Domaine Bardi d'Alquier Sophie et Thibaud Bardi
2 Rue du Vieux Château
34600 Faugères
Tél : +33 (0) 4 67 23 07 89
Mobile : +33 (0)6 09 35 57 19
Email : contact@bardi-alquier.fr
Site web : https://bardi-alquier.fr/
C’est en 2018 que Sophie et Thibaud Bardi de Fourtou changent radicalement de vie. Quittant les hautes responsabilités qu’ils exercent à la ville, ils opèrent un « retour à la terre » : direction Faugères où ils prennent la suite de Jean-Michel Alquier.
L’œuvre de la chance, la part du challenge
Votre parcours professionnel ne pouvait que difficilement laisser supposer que Sophie, votre épouse, et vous deviendriez un jour vignerons. Comment en êtes-vous venu à faire le choix d’un tel changement de vie ?
Sophie et moi vivions dans l’Hérault depuis 2013. J’arrivais de mon côté à un moment-charnière de ma carrière mais les possibilités d’évolution qui s’offraient à moi n’auraient pu nous satisfaire équitablement tous les deux. On s’est posé beaucoup de questions et plusieurs projets assez diamétralement opposés auraient pu voir le jour. De la reprise d’une entreprise dans les énergies renouvelables à la viticulture : tout était possible ! On voulait à la fois créer et se sentir utile ; et on aime être dans l’action tout en ayant des responsabilités. Mais surtout : nous sommes deux passionnés de vin. Pour ma part, j’ai aussi grandi dans le monde agricole, et je rêvais d’un retour à la terre. On a longuement mûri le projet, et on a décidé de se lancer dans l’aventure viticole !
Originaire du Périgord, vous avez pour ainsi dire été « éduqué au Bordeaux ». Pourtant, en 2016, vous concentrez vos recherches sur le vignoble du Languedoc et sur la Provence. Pourquoi ?
Il est vrai que ma consommation s’est longtemps focalisée sur les vins du Bordelais, et particulièrement les vieux millésimes. Mais en arrivant à Montpellier, j’ai découvert le Languedoc, ses terroirs, ses vins. C’est le vignoble qui a, je crois, le plus beau potentiel d’évolution en France, et peut-être même au-delà de ces frontières ! Entre temps, mon palais a évolué et je déguste désormais davantage de vins d’ici ou de la Vallée du Rhône que j’apprécie aussi énormément. Et puis nous nous plaisions vraiment beaucoup dans le Sud de la France.
Et comment en êtes-vous arrivés à Faugères, en Languedoc ?
Nous ne nous étions pas mis de barrières, et Faugères n’est d’ailleurs pas le seul beau terroir de la région – malheureusement ! (Rires). On a visité une trentaine de domaines un peu partout en dix-huit mois. Mais on est tombé sur l’annonce de la vente du Domaine Jean-Michel Alquier. On a goûté ses vins et cela a été pour ainsi dire… un premier coup de foudre ! Ensuite, on est venu voir les vignes, et là : deuxième coup de foudre ! Pour Faugères d’une part, qui nous semble unique en Languedoc par son caractère sauvage et par l’identité très racée et minérale de ses vins sur schiste. Et pour le vignoble de Jean-Michel d’autre part : vingt-cinq hectares d’un seul tenant avec douze hectares de vignes et treize de garrigue, une vue incroyable sur la mer et la chaîne des Pyrénées, des murets de pierres sèches, une capitelle, un vieux pigeonnier. Il n’y a qu’à regarder autour de soi : c’est tout simplement splendide !
Vous vous lancez donc en 2017 et découvrez dans le même temps le métier de vignerons… C’est un sacré challenge, non ?
J’ai suivi une formation de viticulture quelques temps auparavant, et cela ne me semblait pas forcément suffisant. Mais nous avons eu une chance extraordinaire ! La rencontre avec Jean-Michel constitue d’ailleurs le troisième coup de foudre de cette aventure. Notre relation a, bien entendu, commencé de façon avant tout professionnelle, mais nous nous sommes très vite bien entendus et retrouvés sur un très grand nombre de visions et de valeurs. Non content d’être un très grand viticulteur et un très grand vinificateur, il a aussi le goût de la transmission. Et nous, nous avions tout à apprendre ! Il a donc été convenu qu’il nous accompagnerait durant nos trois premières années. J’ai commencé par beaucoup l’observer, puis je suis passé à l’action tandis que lui me conseillait, et maintenant l’accompagnement se fait pour ainsi dire « à la demande ». Nous sommes devenus amis.
UN NOM CHARNIERE ENTRE LE PASSE, LE PRESENT ET L’AVENIR.
Peu après leur installation, Sophie et Thibaud rebaptisent leur domaine. Inscrivant leurs objectifs et leurs pratiques dans la droite ligne de ce qu’a construit la famille Alquier au cours de plusieurs générations, il leur semblait important de rendre hommage à leur histoire et à la qualité d’un travail qu’ils admirent énormément. Ils souhaitaient cependant également mettre en lumière leur engagement de vignerons en devenir. « Bardi d’Alquier » est donc un moyen de faire le lien entre le passé, le présent et… le futur !
D’ailleurs, prendre – en tant que néo-vignerons – la suite de Jean-Michel Alquier qui a su acquérir une renommée certaine : n’y avait-il pas là un double challenge en réalité ?
Si, évidemment. Jean-Michel Alquier est en effet considéré comme l’un des plus grands vignerons de la région, et on en est, nous, absolument convaincus. Etant tombés amoureux de ses vins, notre objectif est de maintenir leur niveau d’élégance, leur qualité de grands vins de garde et leur identité faugéroise qui laisse parler davantage le sol que le fruit explosif. Notre but est vraiment d’inscrire notre travail dans la continuité du sien : c’est effectivement un sacré challenge ! Mais on fait tout pour le relever et c’est aussi stimulant que passionnant !
Il n’y aura donc pas d’« avant » et d’« après » votre reprise ?
(Rires) Ce n’est pas aussi simple ! Notre travail n’a pas vocation à rompre avec le travail de Jean-Michel. Toutefois notre démarche est aussi celle de vignerons qui ont envie de créer avec leur propre sensibilité et donc quelque part de laisser une empreinte, d’apposer une signature : c’est le propre de ce métier, me semble-t-il. La gamme, telle qu’elle est, nous convient dans les grandes lignes. Pourtant nous l’avons fait évoluer en 2019 avec la création d’un Rosé baptisé « Les cinq pétales ». Et j’envisage également de me lancer dans des micro-vinifications qui me permettraient d’affiner ma compréhension de nos parcelles, du terroir, et qui sais ? Peut-être d’imaginer une nouvelle cuvée…
La nouvelle cave de vinification du domaine est d’ailleurs désormais située en plein cœur du village de Faugères…
La cave, le futur caveau de vente, notre maison et même un gîte que nous sommes en train de rénover : tout est situé au même endroit. Notre projet initial de construction directement à proximité des vignes n’a malheureusement pas pu aboutir. Mais nous avons eu la chance de trouver ce lieu insoupçonné et directement lié à l’histoire médiévale de Faugères puisqu’on y trouve des murs médiévaux et l’ancienne tour de guet du Château. On a beaucoup appris sur l’importance de la seigneurie locale de l’époque grâce à ça, et c’est passionnant !
Autre changement depuis votre arrivée : vous avez obtenu la certification « Haute Valeur Environnementale » en 2019, et vous vous engagez dans l’agriculture biologique en 2020. En quoi était-ce important pour vous ?
Sophie comme moi sommes de grands amoureux de la nature, nous avons toujours aimé vivre à la campagne, y randonner, la contempler. Comme Jean-Michel, nous n’utilisons que du soufre et du cuivre d’ailleurs. Or ce label « HVE » nous semble particulièrement intelligent dans la mesure où il place le vigneron dans une posture de responsabilité environnementale face à des problématiques qui vont au-delà de la nature des produits de protection utilisés. Il intègre en effet la dimension de gestion de la biodiversité et de la ressource en eau qui nous semble être l’enjeu de demain. La certification bio complète ces engagements.
Néo-vignerons depuis 2018… Alors, heureux ?
(Rires) Je dois avouer que j’avais sous-estimé le temps d’adaptation nécessaire pour se sentir à l’aise dans un métier qui demande autant de polyvalence et de réactivité sur tous les fronts ! Ce qui a contrarié mon caractère organisé un temps. Mais notre changement de vie doit aussi nous permettre d’apprécier le moment, sinon cela n’a pas de sens. Je m’adapte donc en prenant désormais les choses plus sereinement – même ou peut-être surtout celles que je ne peux pas contrôler, comme le climat. Et quand on élabore un produit de la terre qui a vocation à rapprocher les gens et à leur donner du plaisir, c’est forcément gratifiant ! Alors oui : heureux !
INTERVIEW « ÇA, C’EST VRAIMENT TOI, THIBAULT ! »
Ta devise ? A demain, de bonne heure et de bonne humeur !
Un accord Musique & Bardi d’Alquier à suggérer ? Pink Floyd avec un verre des Cinq pétales !
Le vin c’est plus qu’une boisson, c’est… ? Du plaisir !
Si tu étais un animal du vignoble ? Une chauve-souris.
Ce qui te met des étoiles dans les yeux ? La beauté de la nature !
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34600 Faugères
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