Domaine du Rouge Gorge Philippe Borda
Route de Saint Geniès
34480 Magalas
Tél : +33 (0) 4 67 36 22 86
Fax : +33 (0) 4 67 36 61 24
Email : sceaborda@orange.fr
Site web : http://www.borda-vins.com
Enfant du pays, c’est en 1997 que Philippe Borda rejoint le domaine familial initié par son grand-père et développé par son père. Pragmatique dans l’âme, Philippe œuvre à des côtés puis à sa suite à l’essor du Domaine du Rouge-Gorge. Un succès pour ce vigneron qui ne laisse rien au hasard.
Self-made man
Le Domaine du Rouge-Gorge en Faugères, c’est une histoire familiale…
Mon grand-père est à l’origine du projet en effet. En 1945, il hérite d’une maison sur le lieu-dit Les Affaniès hors AOP Faugères, ainsi que du premier hectare à partir duquel son fils – mon père – a développé dès les années 1960 une entreprise familiale. Acquise hectare par hectare au départ, elle a grandi sous son influence puis sous la mienne jusqu’à couvrir aujourd’hui près de 130 hectares au total dont une bonne soixantaine en Faugères. Dès la naissance de l’appellation en 1982, mon père a cru en Faugères en effet : sa renommée, la qualité de ses vins étaient prometteurs.
C’est à cette date que votre père Alain fonde le Domaine du Rouge-Gorge, justement pour valoriser les vins de Faugères. Pourquoi ce nom « Rouge-Gorge » ?
Oh ! Tout simplement parce qu’à l’époque où il l’a choisi, un petit rouge-gorge avait l’habitude de venir picorer sur la table de notre jardin !
De votre côté, vous rejoignez l’aventure en 1997 après avoir entamé des études dans l’hôtellerie.
Effectivement. Pour être honnête, à l’époque, c’est presque à contrecœur que je suis revenu au domaine : vous savez, les enfants ont rarement envie de marcher dans les pas de leurs parents. D’autant plus quand il est question d’exercer un métier dont on constate qu’il n’offre ni vacances ni réel temps libre. Mais mon père y tenait forcément, et un peu secrètement : c’est qu’il avait tout construit de ses mains… En réalité, je me suis pris au jeu plus que je ne l’aurais imaginé : j’avais la « gniaque », notamment au niveau commercial. Et aujourd’hui, je réalise avec un certain plaisir que je récolte les fruits de l’investissement et des sacrifices consentis lorsque j’étais plus jeune.
L’étendue de votre propriété vous permet d’avoir une large gamme comprenant des vins d’AOP Faugères. Comment décririez-vous cette appellation ?
Au plan géographique, la situation de Faugères est idéale : entre mer et montagne, entre lacs et rivières, au milieu de la garrigue… Les sols de schistes sont plus pauvres qu’en plaine, c’est vrai. Mais si on leur apporte ce dont ils ont besoin – de l’eau de la nourriture – alors, sauf grosse année de sécheresse, tout se passe bien. Si ce n’est que le matériel s’y use vite… Et que le travail sur pente constitue parfois une sacrée contrainte. Ça peut même être dangereux parfois !
Le schiste, c’est ce qui réunit les vins de Faugères ?
Dans le vignoble oui, dans la bouteille, pas forcément. En réalité, malgré cette homogénéité de sol, les vins du Faugérois sont très diversifiés. C’est que le sol ne fait pas tout ! Les cépages jouent évidemment un rôle important. Les différences de relief et d’exposition amènent des disparités de maturation et de maturité. Et puis il y a aussi et surtout beaucoup de techniques de vinification différentes qui permettent d’élaborer de bons produits dans des styles différents. Et c’est ça avant tout un Faugères : un bon produit !
Et vous quel(s) style(s) de vin(s) élaborez-vous ?
J’aime les vins patinés, rustiques… Mais j’aime aussi me diversifier, tester les tendances. En 2020, j’ai commencé un partenariat qui m’a amené à créer la cuvée « Le RG », que je décline dans les trois couleurs. En rouge, c’est un vin gouleyant, sur les fruits rouges frais, facile à boire tout en présentant une belle longueur. J’ai beaucoup de plaisir à le boire aussi ! Mais celui-là, c’est une exclusivité…
Pour parvenir à créer votre large gamme de vins, vous vous appuyez sur quatre personnes. Le vin, c’est un travail d’équipe ?
Absolument. Je considère mes employés comme des collaborateurs. Je suis d’ailleurs très attaché au fait de bien les rémunérer, ils sont libres de s’organiser comme ils le souhaitent, et j’investis dans du matériel pour leur rendre le travail moins difficile. L’idée est que le travail soit fait, et bien fait. C’est le principe du « donnant-donnant ». Mais tout ça me semble être du bon sens.
Le bon sens, c’est également ce qui guide votre travail à la vigne…
Tout à fait. Les choix que je fais sont tous le fruit d’une réflexion ou d’une expérience – la mienne, celle des anciens ; mais jamais celui d’une intuition ou d’une systématisation. Ce serait faire preuve de bêtise que de procéder autrement. Par exemple, appliquer des traitements alors que tous les marqueurs sont au vert : cela n’amène rien à la vigne, voire ça peut amener des problèmes, et c’est coûteux par-dessus le marché. L’important est de toujours rester très vigilant.
Votre domaine est certifié de Haute Valeur Environnementale depuis 2019.
C’était une formalité qui m’a permis de faire reconnaître la qualité du travail rigoureux que je mène depuis longtemps. Je m’étais engagé dès 2015 dans le respect de mesures agroenvironnementales et climatiques. J’ai ainsi pu investir dans du matériel. Il est indispensable de parvenir à trouver un équilibre entre d’un côté l’investissement pour l’environnement, la nature et de l’autre côté le coût que cela implique et la viabilité de l’entreprise. Mais une chose est sûre : si tu aimes ta terre, elle te rend ce que tu lui donnes.
De l’héritage du premier hectare par votre grand-père à la conduite d’une belle exploitation de 130 hectares, la famille Borda en a parcouru, du chemin ! Quel regard portez-vous sur cette aventure aujourd’hui ?
On a tout construit à partir de rien. A la force du poignet et à la sueur de nos fronts. C’est que pour être vigneron, il faut avoir un caractère de battant ! Mais c’est un métier qui permet d’être libre, de travailler dans la nature, de faire des rencontres stimulantes et puis bien sûr de créer de ses propres mains : c’est un très beau métier ! Et aujourd’hui, je suis fier de ce que nous avons construit…
INTERVIEW « ÇA, C’EST VRAIMENT TOI, PHILIPPE ! »
Si tu étais un animal du vignoble ? Un aigle, parce qu’il voit loin.
Le vin c’est plus qu’une boisson, c’est… ? De la convivialité.
Si tu étais un cépage ? La Syrah : elle est sacrément aromatique !
Ta devise ? Le travail, c’est la santé !
Une personne qui t’a particulièrement inspiré ? Mon père.
Route de Saint Geniès
34480 Magalas
Tél : +33 (0) 4 67 36 22 86
Fax : +33 (0) 4 67 36 61 24
Email : sceaborda@orange.fr
Site web : http://www.borda-vins.com